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Le célèbre «Pain Paillasse®»

Le célèbre «Pain Paillasse®»

Le célèbre «Pain Paillasse®»

Vous donner la véritable recette du pain Paillasse® ? Mission impossible ! Même Tom Cruise aurait rendu son tablier. La formule est plus protégée que la recette du Coca-Cola, et seuls les boulangers franchisés ont le droit d’enfiler le tablier officiel.

J’ai eu la chance, jadis, de travailler avec Aimé Pouly, le papa de la Paillasse. Un homme passionné, généreux… mais aussi muet qu’un coffre-fort quand il s’agissait de parler proportions. Il m’avait tout de même glissé quelques tuyaux, à condition que je ne les répète à personne (promis… sauf à vous, mais chut !). Mais il faut aussi savoir que ce pain n’est pas né d’un coup de baguette magique. Non ! car Aimé s’est inspiré d’un pain français qui se nomme « Le pain de Lodève ». Réplique exacte.

Revenons en Suisse pour découvrir que derrière sa belle croûte dorée se cache un savant mélange : de la farine spéciale (produite aux Grands Moulins de Granges, le village où j’habite), des adjuvants mystérieux, de l’acide ascorbique, des enzymes, un soupçon de gluten, un zeste de malt et puis après, beaucoup, beaucoup de patience pour sa réalisation.

Les boulangers Paillasse suivent un rituel quasi religieux : pesées millimétrées, temps de repos sacrés, et interdiction absolue de raccourcir la sieste du levain. Un pas de travers, et hop ! le logo Paillasse s’envole.

Mais bonne nouvelle ! Si vous suivez ma recette d’imitation (oui, une contrefaçon artisanale, mais sans danger pour la santé), vous obtiendrez un résultat bluffant : une croûte croustillante, une mie alvéolée à souhait ainsi qu’une conservation de plusieurs jours — sauf si vous la mangez avant, ce qui reste la plus fréquente des options.

Le secret ? Une pâte très hydratée (76 % d’eau !), un levain mère digne d’un vieux sage tibétain, et une fermentation de 24 heures. Ce marathon de patience permet à l’amidon de se transformer doucement en sucres, et à la pâte d’absorber une quantité d’eau phénoménale.

Les boulangers, eux, gardent un peu de pâte de la veille — une sorte de “starter” maison. Mais chez nous, dans nos cuisines où le four sert souvent à ranger les poêles, on improvise : on crée un levain deux jours avant, et on s’en sert comme d’un levain mère. Simple, rusé, et presque aussi bon que l’original.

1) Paillasse® est une marque déposée

Le célèbre «Pain Paillasse®»

Le célèbre «Pain Paillasse®»

Recette pour 2 pains de 400 g environ

Ingrédients pour le levain (à faire l’avant-veille)

100 g de farine mi-blanche de froment (type 720)

100 g de farine bise de froment (type 1100)

14 cl d’eau tempérée

1 g de levure fraîche de boulangerie

  • Il vous faudra vraiment très peu de levure pour faire démarrer le levain, ici une comparaison avec un morceau de sucre.
  • Mettre cette levure dans un bol, ajouter l’eau et mélanger avec un fouet afin de la faire fondre.
  • Ajouter ensuite la ou les farines, mélanger
  • et pétrir un peu pour en faire une pâte moyennement ferme.
  • Couvrir et laisser pousser pendant 12 à 24 heures à température ambiante, maximum 20°C.

 

 

Ingrédients pour la pâte (à faire la veille)

340 g du levain de la veille

400 g de farine bise ou mi-blanche

320 cl d'eau froide

2 g de levure fraîche

12 g de sel

 

  • Le lendemain le levain se sera bien développé.
  • L’autolyse est une technique consistant à mélanger uniquement de la farine et de l'eau et à laisser reposer la pâte avant l'ajout des autres ingrédients. Ce repos permet aux enzymes de la farine de commencer à décomposer les protéines (pour assouplir le gluten) et les amidons (pour produire des sucres), ce qui rend la pâte plus élastique et améliore la texture, le volume et le goût du pain.
  • Verser 250 g d’eau dans la cuve du robot et ajouter les 400 g de farine.
  • Pétrir lentement pendant 2 minutes, jusqu’à ce que la pâte se forme.
  • Couvrir et laisser reposer 1 heure à température ambiante.

 

  • La pâte : dans 20 g d’eau, faire fondre la levure et l’ajouter à la pâte.
  • Ajouter encore le levain puis commencer le pétrissage en petite vitesse pendant 4 à 5 minutes.
  • Ajouter maintenant le sel puis démarrer la vitesse rapide.
  • Ajouter maintenant les 50 g d’eau, par petites portions, cela va prendre encore 4 à 5 minutes en vitesse rapide. La pâte est capable d’absorber toute cette eau pour atteindre un taux d’hydratation de plus de 75%.
  • Une fois la pâte bien élastique et fluide, la glisser dans un bac à pâte préalablement huilé pour la faire pousser, à couvert, pour environ 1 heure, elle va doubler de volume.
  • Procéder à un rabat (replier la pâte 4 x sur elle-même
  • puis couvrir le bac et le déposer dans un frigo entre 5 à 7°C pour 18 à 24 heures.

 

 

  • Le lendemain, sortir le bac du frigo, la pâte se sera bien développée et fera des bulles.
  • La laisser reprendre la température ambiante pendant 2 bonnes heures.
  • Préchauffer le four à 240 °C avec une pierre réfractaire à l’intérieur ou une plaque de cuisson en tôle, posée à l’envers.
  • Une fois la pâte remise en température,
  • la verser sur le plan de travail bien fariné
  • et sans trop la manipuler, la partager en deux (ou trois) pâtons.
  • Prendre les pâtons et avec vos mains bien farinée, les replier délicatement et les déposer sur un torchon fariné et les recouvrir d’un torchon humide puis laisser détendre pendant 15 à 20 minutes.
  • Reprendre les pâtons, bien les fariner et les façonner en long d’une longueur d’environ 35 cm et les remettre sous le torchon humide pour un apprêt de 30 minutes.
  • Après ce temps de pousse, reprendre encore une fois les pâtons puis les torsader 2 à 3 fois avant de les glisser sur une feuille de papier sulfurisé.
  • Enfourner de suite dans le four bien chaud en versant dans le fond un peu d’eau avant de fermer la porte.
  • Cuisson 10 minutes à 240 puis 25 minutes à 220°C.
  • Sitôt cuits, débarrasser les pains sur une grille.

 

Le célèbre «Pain Paillasse®»

Le célèbre «Pain Paillasse®»

Le célèbre «Pain Paillasse®»
Le célèbre «Pain Paillasse®»

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Le célèbre «Pain Paillasse®»

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P
Bonjour Michel, un immense merci pour le partage de cette recette très bien détaillée et expliquée. Mes deux pains sortent du four et le plus difficile va être de devoir les laisser refroidir pour les déguster. Bon dimanche.
Répondre
M
Félicitation ! Mais ont-ils suffisamment refroidi ?
R
Bonjour, merci beaucoup de partager votre savoir-faire sur cette recette. Je me réjouis de l'essayer!<br /> <br /> Je débute dans la fabrication de mon propre pain donc je ne suis de loin pas un expert ni dans le métier. Cependant il y a 2 points qui m'intriguent :<br /> <br /> - vous mentionner une "pâte très hydratée" à 43% or c'est une valeur très faible. Je pense que vous avez calculé ce pourcentage sur le poids total de la pate et non par rapport au poids de la farine comme cela est fait habituellement. Car il y a 460 gr d'eau et 600 gr de farine pour un point total de 1060gr. Donc 43% correspond environ à 460/1060. Or à ma connaissance le taux d'hydratation se calcule avec 460/600 ~= 77%. Est-ce bien correct?<br /> <br /> - vous faites mentions du "levain mère". Or d'après mes recherches le terme d'usage est plutôt "levure mère" pour qualifier le reste de la pâte du jour qu'on utilise pour faconner les pains du lendemain. Est-ce une erreur d'écriture ou est-ce que les 2 appellations sont en effet utilisées pour désigner la même chose?
Répondre
M
Bonjour, merci pour vos remarques, très pertinentes. Pour le calcul du pourcentage d'eau, il y a deux façons de le calculer et finalement le résultat reste identique. Ici je calcule l'eau par rapport au poids total de la pâte, comme je l'ai appris ici en Suisse. Pour le levain mère, c'est aussi le terme utilisé ici mais qui peut prendre d'autres appellations selon le pays ou la région. J'espère avoir répondu à vos questions et vous souhaite de belles réussites dans votre fabrication de pains. Bien cordialement.
A
Bonjour, peut-on laisser le levain 48 heures à température ambiante pour plus de goût? <br /> <br /> J'ai fait plusieurs fois votre recette elle est incroyable, personne ne veut croire que le pain ne vient pas de chez le boulanger. <br /> <br /> Comme j'aime bien les pains au levain mais que je suis novice, je voulais essayer de laisser le levain se développer plus longtemps, mais je ne voudrais pas que cela gâche tout. <br /> <br /> Merci pour votre retour et désolé pour le précédent commentaire envoyé avant d'être terminé.
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M
Bonjour Anna, oui, c'est possible de laisser le levain fermenter jusqu'à 48 heures mais tout en faisant attention à la température ambiante. Dans ce cas, je préconiserais 15°C max. Laissez-moi votre commentaire de la réussite, merci. A bientôt
A
Bonjour, peut-on laisser le é
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J
310 cl cela fait plus de 3 litres d’eau <br /> Je pense qu’il s’agit d’une erreur ! <br /> Merci pour cette paillasse
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M
Bonjour, merci de me signaler cette grossière erreur. Bien évidemment il s'agit de 31 cl. Pour simplifier, j'ai tout mis en grammes. Merci encore, bon dimanche et à bientôt.
B
En principe une recette de cuisine n'est pas protégée. <br /> Dans ce cas, cela est contourné par des ingrédients vendu par un unique fournisseur et un droit sur l'usage de la marque "pain paillasse". <br /> <br /> Merci pour la recette !
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M
Bonjour, oui, vous avez raison, il faut que je formule différemment mon explication. Merci pour votre commentaire et bonne visite du site.