14 Avril 2025
Le tcheureg, parfois orthographié tcheurek ou choreg, est bien plus qu’une simple brioche dans la tradition arménienne. Derrière ses délicieuses effluves de mahlep se cache une véritable symbolique religieuse, notamment à l’occasion des fêtes de Pâques.
Dans la foi chrétienne arménienne, le tcheureg est traditionnellement préparé pour la fête de la Résurrection, c’est-à-dire Pâques, appelée Zatik en arménien. C’est un moment fort du calendrier religieux, marquant la victoire de la vie sur la mort, la lumière sur les ténèbres. Offrir ou partager un tcheureg devient alors un acte de foi et de joie, un symbole de renouveau.
Cette brioche tient sa particularité dans sa préparation car la pâte doit reposer toute la nuit, afin de « lever », véritable symbole, au moment des fêtes de Pâques, le retour à la vie au matin. Certaines familles ajoutent même un œuf dur coloré en rouge (recette ICI) au centre de la brioche, symbole universel de la vie et de la résurrection.
Dans mon enfance, les fêtes de Pâques se déroulaient à Lyon où nous allions retrouver notre famille. Je me souviens très bien de cette coutume, la bataille des œufs. Chacun choisi son œuf, coloré et cuit dur, et en le tenant dans la main, le jeu consistait à s’en servir pour détruire l’œuf de son voisin. Evidemment, mon oncle gagnait à tous les coups et j’ai appris bien plus tard que son œuf à lui était fait de plâtre.
Préparé avec soin, souvent en famille, le tcheureg réunit les générations autour d’un savoir-faire ancestral. Il ne se déguste pas seulement avec le palais, mais aussi avec le cœur.
Voici donc cette version classique avec fermentation pendant toute une nuit. Ce procédé favorise une belle mie et des arômes intenses de brioche. J’avoue qu’au fil des années, j’ai quelque peu allégé la recette en diminuant beurre, sucre et œufs et le résultat est tout aussi bon si ce n’est meilleur.
Pour la poudre de mahlep, ce condiment n’est pas indispensable mais vivement recommandé car c’est lui qui va apporter les saveurs caractéristiques à cette brioche et qui va aussi embaumer toute la maison lors de la cuisson. Le mahaleb en français, mahlep en turc, provient d’une variété de prunier aussi appelé bois de sainte Lucie, ou cerisier de sainte Lucie. Cet arbre est ainsi nommé parce qu’il trouverait son origine dans les Vosges, près du monastère franciscain de Sainte-Lucie. Il s’agit en fait de l’amande du noyau de cette cerise qui est réduite en une fine poudre. Vous trouverez ce mahlep ainsi que les graines de nigelle dans les épiceries orientales de chez nous.
Ingrédients pour 24 petites tresses ou 8 grandes
1 kg g de farine blanche ou farine fleur
30 g de levure fraîche
48 cl de lait frais entier
220 g d’œuf (4 pièces)
250 g de beurre
15 g de sel
120 g de sucre
20 à 30 g de poudre de mahlep (Mahaleb)
2 jaunes d’œuf avec du lait pour dorer
Graines de sésame et nigelle
Pour les petites tresses
Les déposer sur une plaque recouverte d’un papier cuisson
et faire lever au chaud entre 30 et 40 minutes. Là aussi la durée peut varier selon la température du moment.
Sitôt cuites les faire refroidir sur une grille.
Emballées vous pourrez les conserver quelques jours en ayant soin de les repasser quelques minutes au four avant de les déguster.
Pour les grandes tresses